mardi 20 octobre 2009

L'émergence de nouveaux services comme moteur de la croissance

Source : Lemonde.fr

C'est marrant, on peut comprendre des choses très différentes à la lecture de cet article...
J'y lis tantôt :
  • le début de la valorisation de l'usage contre la propriété (donc le développement des services de location, de partage d'objets, de réparation...).
  • une justification du revenu d'existence (non solvabilité des ménages).
Ou j'en retiens des horreurs :
  • "segments à moindre valeur ajoutée" = les moins de 30 ans, les moins riches, les familles monoparentales et les Parisiens.
  • Toujours selon l'article, ceux-ci sont externalisés par la mondialisation ! C'est à dire ?
  • l'amalgame entre la part du budget consacrée à l'immobilier et celle consacrée à l'alimentation (alors qu'en fait, la première explose, la seconde diminue).
Je pense que le journaliste n'a pas lu le rapport !
On le trouve ici : stratégie.gouv.fr
Regardez la composition du groupe [expertocratie flamboyante !], c'est amusant d'imaginer tout ce beau monde en train de réfléchir à notre place. Dommage qu'ils n'aient jamais entendu parlé des conférences de citoyens...
Je vais jeter un oeil, voir ce qui est vraiment dit dans ce rapport...

Après lecture du résumé.
D'autres horreurs :
  • "une dégradation relative de la qualité de l’emploi et des conditions de travail des bas salaires en France12 et une limitation des salaires des classes moyennes entre bas et hauts salaires." Ah bon, je croyais que ce n'était pas vrai ça ?
  • "les formes contractuelles instables issues de la dualisation du marché du travail ont diminué l’espérance de revenu tout au long de la vie de certains salariés peu qualifiés"
    Vous avez compris ? En français : ceux qui n'ont pas eu la chance de faire des études, n'ont pas non plus le pouvoir de négocier un contrat stable ni un bon salaire. En bref : précarité.
  • "Certes, l’ajustement de l’emploi qu’a connu l’économie française depuis début 2008 a été d’une ampleur sans précédent, mais il touche essentiellement la périphérie (contrats précaires, sous-traitance)." Ca pourrait être drôle si ce n'était pas si cynique... quel charabia bordel !
  • "Les mécanismes à l’oeuvre aujourd’hui valident et amplifient l’idée d’une dualisation du marché du travail, en fonction des qualifications."
    Comme ça c'est dit. On va malheureusement pouvoir ressortir la lutte des classes, en sachant clairement qui est de quel côté.
  • "la crise a exacerbé un rapport paradoxal au travail. La relation au travail s’est affaiblie dans les pays occidentaux sous l’effet de la crise et des pratiques managériales qui l’ont accompagnée. Le travail est alors perçu comme plus contraint, source de stress, voire ayant perdu du sens." Sans blague ! Demandez aux gars de France Telecom.
  • "Des études récentes remettent en cause l’efficacité de la motivation des individus par leur niveau de salaire et témoignent d’une transformation de la valeur travail ; L’actionnariat salarié, de même que les entreprises coopératives, peut fournir un mode plus équilibré de participation des salariés à la vie et aux profits de l’entreprise." Bravo, vous allez finir par y arriver.
  • "Un mouvement correcteur naturel parfois annoncé de relocalisation est peu probable. Les échecs répétés en matière de délocalisation ne créent pas une contre-tendance. Ils sont inhérents à la délocalisation, comme les faillites le sont aux créations d’entreprises. La hausse des coûts du transport, évoquée souvent comme facteur de relocalisation, devrait, selon le CEPII, être extrêmement forte pour induire un impact négatif significatif sur les échanges." Dommage ! On verra...
L'article et les accroches du rapport sont très "positivants" par rapport au contenu lui-même... communication.
Ces gentils experts qui ne nous veulent que du bien devraient aller au bistrot de temps en temps, ou à la plage (publique), ou à une manif, ou dans la rue, ou dans une file d'attente à La Poste... bref parler à des vrais gens.

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