samedi 28 novembre 2009

Le local, terreau de décroissance ?

Source : Utoplib - Utopies libertaires

Copie intégrale pour mémoire, merci.

Au printemps 2008, Serge Latouche faisait paraître dans Entropia (n°4 spécial « Décroissance et utopie »), revue d’étude théorique et politique de la décroissance (éditions Parangon/Vs), un article sur la décroissance mise en pratique sur le plan local, lieu privilégié, selon lui, de son développement.

Ci-dessous, de gros extraits de ce texte (sur le Net, vous ne le trouverez nulle part ailleurs qu’ici, veinards !). Pour une lecture plus facile/rapide sur écran, j’ai supprimé les notes et certains passages […/xxx]. A la place des passages supprimés les plus longs, j’ai résumé très succinctement par des mots-clés les idées qui y étaient traitées. Pour le texte complet, une solution : procurez-vous la revue !

« Pour une relocalisation de l’utopie.

[…] Pour contrer la périphérisation urbaine et politique engendrée par la société de croissance, la solution pourrait consister à reprendre «l’utopie» de « l’écomunicipalisme » de Murray Bookchin. « Il n’est pas totalement absurde de penser qu’une société écologique puisse être constituée d’une municipalité de petites municipalités, chacune formée par une « commune des communes » plus petites (…) en parfaite harmonie avec leur écosystème. » La reconquête ou la réinvention des commons (communaux, biens communs, espace communautaire) et l’auto-organisation de « biorégions » constituent une illustration possible de cette démarche. […/définition de la biorégion]

Certes, dans l’état actuel des choses, on est confronté à un « dilemme démocratique » qui peut s’énoncer ainsi : plus une entité/unité politique est petite, donc directement contrôlable par ses citoyens, plus sont restreints ses domaines de souveraineté. Sa capacité de décision et d’action ne s’exerce pas sur les questions qui chevauchent ses limites territoriales mais elle subit l’influence des dynamiques externes, particulièrement dans le domaine écologique. En revanche, plus la circonscription politique territoriale s’étend, plus s’affaiblissent les opportunités de participation des citoyens. […] Ce qui compte c’est l’existence d’un projet collectif enraciné dans un territoire comme lieu du vivre en commun, donc à préserver et soigner le bien de tous. […]

Considérer une aire métropolitaine comme une articulation de quartiers autonomes fonctionnant comme des communes juxtaposées, selon l’idée de Bookchin, est intéressant, mais ne peut fonctionner que si les instances de quartier disposent d’un véritable pouvoir et ne sont pas de simples relais ce qui suppose le déverrouillage de l’échelon supérieur. […./exemples des résistances locales anti « grands projets » – tunnels, centrales électriques, thermogénérateurs, aéroports régionaux… / évocation du mvt des slowcities / local= nœud dans un réseau de relations transversales vertueuses et solidaires.]

Le programme de la relocalisation implique la recherche de l’autosuffisance alimentaire d’abord, puis économique et financière. Il conviendrait de maintenir et développer l’activité de base dans chaque région : agriculture et horticulture de préférence organique, dans le respect des saisons. […/ Exemple de la Hollande/agriculture extensive, bio. Autosuffisance mais échanges avec régions de même type]

On recherchera aussi l’autonomie énergétique locale : les énergies renouvelables « sont adaptées aux sociétés décentralisées, sans grande concentration humaines. Mais cette dispersion est aussi un avantage : chaque région du monde possède un potentiel naturel pour développer une ou plusieurs filières d’énergie renouvelables. » Etant donné qu’un emploi précaire créé dans la grande distribution détruit cinq emplois durables dans les commerces de proximité, on encouragera le commerce local. […]

Enfin, il faut songer à inventer une véritable politique monétaire locale. Pour maintenir le pouvoir d’achat des habitants, les flux monétaires devraient rester le plus possible dans la région, de même que les décisions économiques […] seraient prises au niveau régional. […] Le rôle des monnaies locales, sociales ou complémentaires est de mettre en relation des besoins insatisfaits avec des ressources qui autrement resteraient en jachère. Les micro-expériences sont légion : chèques des systèmes d’échanges locaux, les monnaies fondantes, creditos argentins, bons d’achat spécifiques (chèques repas, chèques transport, fureai kippu au Japon, « coupon de relation fraternelle » pour les soins aux personnes âgées, etc.).

Toutefois, la réappropriation systématique de la création et de l’usage local de la monnaie n’a encore jamais été tentée. L’échelon idéal pour une telle expérience étant sans doute la biorégion, il faut songer à inventer des ”monnaies biorégionales”. [… /exemples des expériences locales encourageantes : réduction consommation d’énergie, commandes publiques = levier de changement, fournisseurs locaux, bio dans les cantines, Rennes sans pesticides, promotion des transports en commun, mises en régie des « biens publics communs »…]

La régionalisation signifie : moins de transport, des chaînes de production transparentes, des incitations pour une production et une consommation soutenables, une dépendance réduite des flux de capitaux et des multinationales et une plus grande sécurité dans tous les sens du terme.

Régionaliser et réenchasser l’économie dans la société locale préserve l’environnement qui, en dernier ressort, est la base de toute économie, ouvre à chacun une approche plus démocratique de l’économie, réduit le chômage, renforce la participation (donc l’intégration) et affermit la solidarité, offre de nouvelles perspectives pour les pays en développement, et, enfin, fortifie la santé des citoyens des pays riches grâce à l’accroissement de la sobriété et à la diminution du stress. »

[…/ SL de conclure sur l’importance du pragmatisme et du réformisme en politique par lesquels passeront, selon lui, forcément ses idées de transformation.]

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