jeudi 15 avril 2010

Le capitalisme vit une crise existentielle


Source : Marianne2

Christian Arnsperger - Économiste, épistémologue, philosophe.
Marianne2, avec France Culture, présente une série d’entretiens d’Antoine Mercier avec divers intellectuels sur la crise économique. Pour clore la série, l'économiste et épistémologue Christian Arnsperger évoque la crise existentielle du capitalisme.

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Extraits
  • "Donc c’est un système qui crée des compulsions répétitives chez la plupart d’entre nous, en tout cas ceux qui ont les moyens de se payer certaines choses, et qui crée en même temps des inégalités structurelles. De surcroît, il introduit une obligation de croissance car toute cette machine se base essentiellement sur le crédit et l’endettement. Nous sommes donc dans une sorte de machine infernale où ces trois éléments tournent en boucle."
  • "Or, [...] c’est parce que l’on n’a pas confiance dans la vie et dans l’avenir, que l’on consomme, que l’on surconsomme et que l’on se lance sans arrêt dans une course compétitive. Ivan Illich aurait dit qu’on se fabrique des prothèses hétéronomes, c’est-à-dire des prothèses qui nous complètent, au lieu de travailler sur notre autonomieL’autonomie nous est volée par le système alors qu’il nous la promet."
  • "Je propose la mise en œuvre de trois sortes d’éthiques.
    Premièrement une éthique de la simplicité volontaire, un retour vers une convivialité beaucoup plus dépouillée…
    Deuxième éthique : une démocratisation radicale de nos institutions, y compris économiques, allant jusqu’à la démocratisation des entreprises…
    Et troisièmement : une éthique de l’égalitarisme profond, allant jusqu’à « une allocation universelle », c’est-à-dire un revenu inconditionnel de base versée à tous les citoyens… "
  • "L’idée générale, c’est qu’il faut recréer une convivialité critique.
    Chacun doit conquérir personnellement son autonomie, chacun doit faire un travail de déconditionnement, une autocritique de sa complicité avec le système.
    Cela passe par un ancrage dans la localité et dans le partage du pouvoir, dans une éthique que j’appelle non pas communiste ni communautariste mais plutôt une éthique « communaliste » qui débouche sur une simplicité volontaire et une démocratisation radicale se traduisant par une relocalisation de l’économie.
    Il ne s’agit pas de devenir protectionniste ou auto-suffisant.
    L’être humain, qu’on le veuille ou non, est un être d’ancrage. Simone Weil disait « un être d’enracinement ». Or l’enracinement se perd dans le capitalisme mondialisé.
    Il faut le retrouver dans un travail de recherche personnelle avec le soutien d’une commune, comme on disait au 19ème siècle. "

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