vendredi 11 novembre 2011

Le troisième âge de la démocratie

Source : Revue Mouvements par Thomas Coutrot

Une belle analyse de ce qui se passe en profondeur et qu'il est parfois difficile d'appréhender. Car nous lisons ces phénomènes nouveaux avec les grilles de lecture que l'on a construit, avant, dans une autre situation.



Extraits
Le mouvement des indignés n’est pas un feu de paille. [...] il touche des ressorts profonds dans la conscience des citoyens du monde entier ;


Ce mouvement passera par des hauts et des bas. [...] Mais il est appelé à durer et à marquer profondément le climat politique mondial des années à venir.

C’est avant tout un mouvement citoyen radicalement démocratique, dont le sens profond est clair : le compromis entre capitalisme et démocratie permis depuis deux siècles par le système représentatif est aujourd’hui épuisé.

Reprenons les trois principales critiques adressées au mouvement, pour montrer les incompréhensions qu’il suscite et en creux, son caractère radicalement novateur.
« Ils n’ont pas de revendications » !
« Ils n’ont pas de porte-paroles » !
« Ils rejettent la politique »



Mais les indignés rejettent les ersatz de démocratie. La crise sociale, la crise écologique, l’affaissement des imaginaires consumériste et productiviste intimement liés au capitalisme ne permettent plus la légitimation des notables, possédants ou experts, fussent-ils choisis par des électeurs formatés par des systèmes éducatif, productif et médiatique générateurs de résignation et de passivité sociales. Face à l’effondrement de ce monde confisqué par des élites qui montrent chaque jour davantage leur irresponsabilité, l’exigence qui monte chez les citoyens est celle d’imposer une démocratie réelle, c’est-à-dire le pouvoir du peuple et pas des oligarchies.





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