mercredi 30 mai 2012

Les dix mythes de l’économie à la sauce anglaise

Source : Références.be


Notre modèle économique serait-il empreint de mythes «qui ne servent qu’aux riches»? C’est l’opinion de la New Economics Foundation, un think tank britannique qui s’est exercé à briser les «dix principaux mythes concernant l’économie du Royaume-Uni». Quels sont ces mythes et qu’en pensent ces chercheurs?

Mythe n° 1 : La City de Londres est essentielle à l'économie britannique


«L’accès de tous à la finance est fondamental à l’économie britannique. Mais la City a été essentiellement préoccupée par une quête agressive du profit. Cela a débouché sur la pire crise financière du siècle, qui a atteint tous les secteurs de l’économie. Même les personnes les plus proches de la City se montrent de plus en plus sceptiques à propos de sa valeur pour l’économie du Royaume-Uni. Selon nos estimations, l’industrie est quatre fois plus importante.»

Mythe n° 2 : Les emplois mal payés servent de tremplins sociaux – la progression est possible pour tout le monde


«L’inégalité de revenus au Royaume-Uni permet aux classes les plus aisées de protéger leur position et celle de leurs enfants en achetant l’éducation, les compétences et les avantages. Les outils permettant de gravir les échelons sociaux sont battus en brèche.»

Mythe n° 3 : Les différences de salaire ne sont pas importantes tant que l'on éradique la pauvreté


«Bien sûr, la pauvreté compte. Mais ce sont moins les niveaux objectifs de pauvreté que les écarts entre les personnes qui produisent les problèmes sociaux de criminalité, de santé publique, de décrochage scolaire ou de dépendance.»

Mythe n° 4 : Nous devons offrir des rémunérations élevées afin d'attirer et de retenir les talents au Royaume-Uni


«Selon nos recherches, les hauts salaires ne reflètent pas nécessairement le talent. Et même dans ce cas, rien n’indique que les personnes les plus brillantes seraient prêtes à quitter leur famille pour obtenir un meilleur salaire dans un autre pays. Des études démontrent que les pays les plus égalitaires parviennent à conserver leur part d’innovation et de capital culturel.»

Mythe n° 5 : Les personnes qui touchent des salaires élevés travaillent plus dur


«Les travailleurs les moins bien payés consacrent davantage de temps aux responsabilités domestiques que les personnes les mieux payées. Ils sont également les plus susceptibles d’avoir plus d’un job, seul moyen pour beaucoup de sortir de la pauvreté. Vu sous cet angle, il apparaît que les personnes moins bien payées travaillent au moins autant que les autres.»

Mythe n° 6 : Le secteur privé est plus efficace que le secteur public


«Un travail bon marché n’est pas forcément efficace. La diminution des coûts (dans les services publics assurés par des contractants privés) est parfois obtenue au prix de la qualité du service.»

Mythe n° 7 : Si nous taxons les riches, ils partiront avec leur argent


«Décider de partir ne relève pas uniquement d’une question d’argent, mais d’une multitude de facteurs tels que la familiarité culturelle, l’environnement, la proximité des amis et de la famille, ainsi que la qualité des services publics.»

Mythe n° 8 : Les riches contribuent davantage à la société que les pauvres


«Proportionnellement, les riches paient moins de taxes que les pauvres. Certains mécanismes sont même dégressifs. En termes relatifs, les riches contribuent moins à la charité que les pauvres.»

Mythe n° 9 : Certains emplois sont plus épanouissants et peuvent donc être moins bien rémunérés


«La satisfaction au travail repose sur une multitude de facteurs tels que l’autonomie, le sentiment de maîtrise, le revenu ou le statut social. Et si un salaire élevé servait à compenser le risque, le stress ou le nombre d’heures de travail, des métiers du bâtiment tels que couvreur ou échafaudeur seraient mieux payés. Et ce n’est pas le cas.»

Mythe n° 10 : Le salaire récompense un bénéfice engendré par le salarié pour l'entreprise


«Il est de plus en plus manifeste que la relation est faible entre le salaire et la performance réelle. En 2008 par exemple, les principales compagnies britanniques ont perdu près du tiers de leur valeur tandis que leurs patrons ont joui d’une augmentation salariale de 10%.»

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