dimanche 18 novembre 2012

Notre-Dame-des-Landes : point de vue d'un énarque et récit de la manif

Source : BastaMag

Patrick Warin, énarque et ancien directeur à la Caisse des Dépôts et Consignations, s’indigne. Dans une lettre ouverte à François Hollande, il démontre l’absurdité du projet, que seule une « mégalomanie ridicule » semble justifier. « Ceux de Notre Dame des Landes et ceux du Larzac sont de la même trempe de Français, nous serons des millions à les soutenir pour qu’on les écoute », lance-t-il à son ancien collègue de promo à l’ENA.

Lire la lettre

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Un petit récit de la manif de réoccupation
Avec des photos ici



Dès 9h du matin, des milliers de manifestant-e-s ont convergé vers le
bourg de Notre-Dame-des-Landes. Vers 11h, c’est un cortège immense qui
s’est élancé en direction de la zone à défendre dans un chouette bazar.
Immense, mais aussi plein de gens d’horizons divers : venus de la région
ou de l’autre bout de la France ou de l’Europe ; jeunes ou plus âgé-e-s ;
familles ou groupes en luttes ; comités locaux ou individu-e-s... Un
cortège aux ambiances variées aussi entre battukadas, chorales improvisées
ou non, ballade tranquille et bandes de clowns, parsemé d’un drapeau aux
couleurs de la lutte : un cercle rouge entourant un avion barré. Une
joyeuse bande accompagnée de tracteurs et de camions chargés d’éléments de
charpentes, de divers matériaux de constructions, de chapiteaux, de
marabouts. Selon nos comptages, on dénombrait environ 40 000
manifestant-e-s accompagné-e-s de plus de 400 tracteurs. Cette grande
manifestation populaire a encore une fois démontré l’échec de la campagne
des autorités pour diviser l’opposition à l’aéroport et à son monde.

Vers 13h, le début du cortège est arrivé sur le site de réoccupation alors
que la fin de la manif n’était pas encore partie du bourg ! Pendant qu’un
campement d’accueil se montait dans un champ, le défrichage a commencé sur
le terrain choisi pour accueillir le nouveau lieu d’organisation : un bois
de châtaigners parsemé de clairières en cours d’expropriation. On était
plein à faire la chaîne pour acheminer les matériaux de construction
déchargés des tracteurs au bout du chemin boueux. Les charpentes des
structures de base a été montées très rapidement. Pendant ce temps, dans
le champ, de nombreux groupes en luttes témoignaient des luttes qu’illes
mènent ici et ailleurs contre l’aménagement du territoire et le monde qui
va avec.

A la fin de la journée, les murs de la cabane de discussion et la cuisine
collective sont érigés. On construit aussi sanitaires, dortoirs, atelier
et mobilier, et autres petites structures. De nombreuses autres cabanes
amenées lors de la journée seront montées dans les jours qui viennent.

On était des dizaines de milliers pour occuper ce nouveau lieu
d’organisation de la lutte contre l’aéroport et son monde. Ça fait une
belle force collective pour intensifier la lutte d’ici dans la
perspectives des travaux qui s’annoncent. Cette force collective, on
souhaite aussi qu’elle donne de l’énergie à tou-te-s celleux qui sont
venu-e-s de plus loin pour lutter contre les projets et autres merdes
qu’illes se prennent sur la geule.

Par ici la lute continue dans le temps qui viennent : ce week-end et la
semaine prochaine pour continuer la reconstruction sur le terrain occupé
aujourd’hui, dans la forêt de Rohanne et ailleurs ; le week-end prochain
pour la manifestation mensuelle contre l’aéroport et son monde à Nantes
samedi 24 ; et dans les mois qui viennent pour empêcher la destruction de
la forêt de Rohanne et les premiers traveaux du barreau routier prévus
dans les mois qui viennent - des rendez-vous qui seront relayés sur le
site web zad.nadir.org.

Alors qu’ils pensaient vider la zone, le mouvement contre l’aéroport et
son monde prend de l’ampleur. Une lutte collective qui ne fait que
commencer.

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