lundi 2 février 2009

Un appel pour «bien vivre» plutôt que vivre mieux

Source : Christophe Aguiton - blog Liberation.fr

"Appel des Peuples Indigènes au FSM de Belem face à la crise de civilisation"

"Cet appel est signé par des dizaines et des dizaines d'organisations indigènes, essentiellement américaines, sur la proposition des organisations andines. Cet appel veut rompre avec les réponses qui veulent valoriser et renforcer le rôle de l'Etat et s'appuient sur les plans de relance économique. Son ambition est de lutter contre la marchandisation de la vie en défense de la "mère terre" et de se battre pour les droits collectifs, le "vivre bien" et la décolonisation comme réponses à la crise de civilisation.

L'appel définit la crise de civilisation comme la conjonction des crises économique, environnementale et de légitimité démocratique. ¡ No queremos Vivir Mejor, queremos Vivir Bien ! (1) Les réponses apportées sont le concept de "bien vivre " qui s'oppose à un "vivre mieux" qui ne serait corrélé qu'à l'augmentation de la richesse matérielle et à la consommation de biens, la défense des biens collectifs, un processus démocratique qui met les responsables sous le contrôle direct de ceux qui les ont désignés et déconstruit la conception de l'Etat issu du pouvoir colonial pour le remplacer par un Etat décentralisé et multinational où chaque communauté établira des relations de même niveau avec les autres.
[...]

L'intérêt de cet appel est de dessiner une alternative très différente des réponses néo-keynésiennes et néo-fordistes qui dominent dans les mouvements sociaux et partis de gauche. L'appel évite également l'écueil de la "décroissance" en déplaçant le terrain de la discussion : il ne s'agit pas de réduire notre consommation en général et de manière abstraite, ce qui est bien évidemment inacceptable pour les centaines de millions et les milliards d'habitants de cette planète qui soufrent de la faim, du mal-logement, de l'absence de service public et d'offre de soins accessibles, mais de lutter contre le consumérisme en partant de la qualité de la vie et non du volume de consommation.
[...]
"

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