mardi 23 février 2010

Le B-A-BA de la création monétaire

Un résumé court pour aborder le sujet...

Source : AgoraVox par Jérôme Royer


"Le système monétaire actuel présente les caractéristiques suivantes :
1. Création de monnaie ex-nihilo, contre reconnaissance de dettes et sans contrepartie matérielle.

C’est un aspect très méconnu du processus. Il est surprenant pour le novice mais, à l’expérience, s’avère être une trouvaille -située vers le XVIIIème siècle- qui permet d’accroître la masse monétaire sans limite matérielle (telle que la limite du stock d’or planétaire).
C’est une bonne trouvaille dans la mesure où, lorsqu’un peuple se développe (population, productivité, émergence de nouveaux services...), le volume des échanges économiques tend à s’accroître à condition que la monnaie puisse être émise en quantité suffisante.

Le point délicat de cette pratique est qu’il ne faut pas augmenter la quantité de monnaie plus vite que l’accroissement des biens et services produits sous peine d’inflation.
2. Ce ne sont pas les Etats qui émettent la monnaie mais des institutions majoritairement privées.
Depuis 1913 aux Etats-Unis, 1992 en Europe (1973 en France) les Etats ont perdu leur droit -initialement constitutionnel- de créer de la monnaie.
Actuellement, l’essentiel de la monnaie - au moins 90% - est créée par les banques privées, au travers du mécanisme appelé multiplicateur de crédit lié au principe de réserve fractionnaire. (cf. liens ci-dessous pour plus de détails).
Le reste, soit moins de 10%, est créé par les banques centrales (sous forme de monnaie centrale).
Ces institutions sont-elles publiques ? La Fed (Federal Reserve, aux Etats-Unis) et la BCE sont mandatées par les gouvernements pour gérer les questions monétaires et des membres des gouvernements font partie des comités de direction. Cependant, ces comités de directions comportent aussi des représentants de banques privées (et, dans les faits, rien n’empêche que les représentants gouvernementaux soient, en même temps, liés à des établissements privés).

Par ailleurs, le Federal Reserve System est clairement un réseau qui émane des principales banques privées. Ce réseau prête au gouvernement fédéral contre intérêts. Quant à la BCE, elle n’a pas le droit de faire crédit aux Etats membres (article 104 du Traité de Maastricht). Ceux-ci doivent donc emprunter auprès d’établissements privés.

3. Ces institutions louent la monnaie aux individus, aux entreprises et aux Etats, en appliquant un intérêt. Ce procédé a, de fait, trois conséquences :
  • A CHAQUE INSTANT, LE MONTANT DE LA DETTE (dans une certaine monnaie) EST SUPERIEUR A LA QUANTITE DE MONNAIE EMISE.
Il y a donc une pénurie chronique de monnaie. Chaque acteur doit tirer à soi une couverture de toute façon trop petite pour couvrir tout le monde...
  • Il est dans l’intérêt des établissements bancaires d’avoir des clients endettés.

Par exemple, le fait qu’un Etat soit très endetté n’est pas un problème pour les établissements prêteurs tant que l’Etat en question s’acquitte des échéances (le fameux « service de la dette » qui emploie, en France, la totalité de l’impôt direct).

  • Il se produit un drainage inéluctable de la richesse vers les individus qui détiennent le pouvoir d’émettre la monnaie.

En effet, la ’couverture’ étant trop petite, une proportion d’acteurs se retrouvent nécessairement dans l’incapacité d’honorer leur dette et se voient confisquer leurs biens, de vraie richesses, mobilières ou immobilières, par leur créanciers.

______________

Voilà pour les faits. Sur cette base, je suggère quelques pistes aux lecteurs et lectrices qui découvrent le sujet :

1/ prendre le temps de se documenter et d’y réfléchir. Quelques liens :
2/ tester sa compréhension en analysant ce qu’implique une information telle que « les Etats renflouent les banques ».
3/ songer à ceci :
On utilise depuis longtemps les langues libres, les recettes libres, les remèdes et autres savoir libres... (c’est-à-dire sans propriétaire).

Depuis quelques années émergent, grâce à Internet, les logiciels libres et les média libres.

Il est peut-être temps de (re)découvrir... les monnaies libres !

"

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