dimanche 7 mars 2010

Billet d'humeur en direction des nobles climato-sceptiques

Prologue : Proverbe arabe (bien connu ici)
"Qui veut faire quelque chose trouve un moyen. Qui ne veut rien faire trouve une excuse."


Introduction : Résumé du propos climato-sceptique, forcément très médiatique (cf proverbe) :
  • il n'y aura probablement pas de réchauffement de la planète
  • et/ou les activités humaines du XXème siècle n'y sont pour rien.
Examinons le fond et la forme.

Chapitre 1 : Oui
  • Oui. La météorologie n'a rien à voir avec la climatologie.
  • Oui. La climatologie est une discipline très complexe et incertaine.
  • Oui. Les organisations humaines ont toutes leurs failles.
  • Oui. il y a souvent plusieurs façons (scientifiques mais subjectives) d'observer un phénomène.
  • Oui. Il y a toujours plusieurs causes à un phénomène.
  • Oui. Tous les points de vue doivent pouvoir s'exprimer librement.
  • Oui. La peur est mauvaise conseillère et il y a d'autres leviers de changement.
  • Oui. L'avenir est incertain.
Chapitre 2 : Mais
Effectivement on peut regarder autre chose que les émissions de CO2... et on peut s'intéresser à ce qui arrive déjà (ça ne fait pas peur, c'est déjà arrivé !) :
  • La pollution de l'air (en dehors du CO2)
  • La pollution des eaux de surface et souterraines
  • La pollution des sols
  • L'effondrement de la biodiversité végétale et animale (en qualité et en quantité)
  • L'épuisement des ressources (énergies, minerais...)
  • Le nombre de morts "violentes"
  • La faim dans le monde
  • La qualité de l'alimentation
  • Le nombre de cas de cancers
  • La consommation de médicaments
  • Les inégalités nationales et internationales
  • Le respect des pratiques et de la diversité culturelle (outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances)
  • Le niveau de respect de la dignité de chacun
  • Le bien-être (relatif) des humains
  • ...
Chapitre 3 : Les causes
D'un point de vue global et systémique, les causes des émissions de CO2 ne sont-elles pas "liées" aux causes des phénomènes cités au chapitre précédent ?

Chapitre 4 :
Question sur le fond
Et pourtant le PIB mondial a été multiplié par 7 depuis 50 ans.
De quoi sommes nous SI riches
Allons-nous vraiment dans le sens du progrès de notre humanité ?


Conclusion :
Question sur la forme
De quoi devraient AUSSI nous parler ceux qui ont la responsabilité d'avoir une parole publique ?

Épilogue : Jean Cocteau
Douter de tout, c'est aussi douter du doute.

Annexes : Pour ne prendre qu'un exemple...





La rapide urbanisation et l'industrialisation ont transformé le fleuve Citarum en véritable poubelle. C'est en Indonésie, à l'ouest de l'île de Java que se trouve le fleuve le plus contaminé du monde. Mais combien de temps encore la Terre va t-elle pouvoir supporter notre évolution, notre croissance, notre inconscience et notre négligence ?

‹‹ Plus de 500 usines, beaucoup d'entre elles produisant des textiles qui requièrent des traitements chimiques, s'alignent sur les presque 300 kilomètres de rives de la rivière, la plus large voie d'eau dans l'Ouest de Java, et y recrachent leurs déchets. A ces produits chimiques s'ajoutent toutes les autres sortes de détritus humains des usines et des gens qui y travaillent.

Ici, le luxe d'un service de collecte des ordures n'existe pas. Pas plus que des toilettes modernes. Tout se retrouve dans la rivière. L'eau putride est pompée dans les rizières, et des familles entières mettent leur santé en péril en y collectant l'eau destinée à la boisson, à la cuisson et à la toilette.

Il y a vingt ans, c'était un endroit magnifique, et la rivière rendait encore de grands services à la population.
Arifin, habitant des lieux, se souvient: "Nos femmes y faisaient la lessive et nos enfants y nageaient."

Son déclin a débuté avec l'industrialisation rapide à la fin des années 1980. La magnifique Citarum devint bientôt la poubelle des usines. Et cette situation catastrophique ne va faire que s'élargir. La Citarum est l'une des deux principales rivières qui alimente le Lac Saguling, où les Français ont construit le plus grand générateur dans l'Ouest de Java. Les experts prédisent que si la rivière s'asphyxie, son volume va diminuer et le générateur ne fonctionnera plus convenablement. La région sera plongée dans l'obscurité. Mais au moins les usines seront forcées à l'arrêt et leurs flots de déchets s'arrêteront. Et peut-être qu'alors la rivière pourra à nouveau respirer...

Source : Airdeterre

Voir aussi : Mer de déchets en Atlantique

Et : En photos

Et : Mer de déchets dans le Pacifique

Aucun commentaire: