"Le Monde" et "Le Canard enchaîné" en ont rendu compte : l’armée allemande analyse les conséquences géopolitiques du pic pétrolier à venir. Voici l’article complet du "Spiegel" exposant l’étude, traduit par SuperNo.
Extraits
- "Le « Service d’analyse du futur », un think tank qui fait partie du « centre de transformation de l’armée allemande » a pour la première fois analysé l’aspect politique de sécurité du problème du Peak Oil.
- le Guardian avait rapporté que des documents secrets du ministère britannique de l’énergie et du changement climatique (DECC) semblent montrer que le gouvernement britannique est plus préoccupé qu’il ne veut bien l’admettre par une future crise de l’approvisionnement. En conséquence, le DECC, la Banque d’Angleterre, le ministère de la Défense britannique et des représentants de l’industrie étudieraient un plan de crise qui traite des conséquences d’une possible pénurie d’approvisionnement.
- il y a « une certaine probabilité que le Peak Oil se situe vers l’année 2010 et ses implications pour la sécurité sont attendus avec un décalage de 15 à 30 ans. La prédiction de l’armée allemande est compatible avec les prédictions de scientifiques bien connus qui estiment que la production mondiale de pétrole a déjà atteint son maximum ou l’atteindra cette année. »
- une augmentation du nombre des pays qui se battront pour obtenir les faveurs des pays producteurs. Pour ces derniers, cela ouvre des d’opportunités qu’ils peuvent utiliser pour atteindre des buts politiques, économiques ou idéologiques. Cette opportunité ayant une durée limitée, « il pourrait en résulter une affirmation forte des intérêts nationaux de la part des pays producteurs de pétrole ».
- s’attend à ce qu’une crise de l’approvisionnement provoque un recul de la libéralisation du marché de l’énergie. « La proportion de pétrole négociée sur le marché global et librement accessible va diminuer puisque davantage de pétrole sera négocié à travers de contrats entre deux pays »
- les « États dépendants des importations de pétrole » seront obligés de « faire preuve de plus de pragmatisme à l’égard des pays producteurs de pétrole dans leurs politiques étrangères ». Les priorités politiques devront être d’une certaine manière subordonnées, disent-ils, « à la question prioritaire de la sécurisation de l’approvisionnement en énergie ».
- Le pétrole est utilisé directement ou indirectement dans la production de 95% de tous les biens industriels. Des hausses brutales de prix pourraient donc être observées dans la plupart des industries et à toutes les étapes de la chaîne de l’approvisionnement industriel. « À moyen terme, le système économique global et toutes les économies nationales de marché s’écrouleraient ».
- « Une alternative concevable serait un rationnement gouvernemental, une allocation de denrées importantes ainsi que la mise en place de plans de production et autres mesures coercitives de court terme pour remplacer les mécanismes de base des marchés en temps de crise. »
- Une partie de la population pourrait percevoir le bouleversement déclenché par le Peak Oil comme une « crise systémique généralisée ». Ceci créerait un espace pour des alternatives idéologiques ou extrémistes aux formes existantes de gouvernement. Une fragmentation des populations affectées est probable, et « pourrait dans des cas extrêmes conduire à des conflits ouverts ».
- "Le ministre de la Défense n’a pas souhaité répondre aux questions du Spiegel Online à propos de cette étude".
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