dimanche 8 avril 2012

Éloge de la cotisation par Bernard FRIOT

Source : politique.eu.org


D'abord, il me faut introduire un certain nombre de notions relativement abstraites. L’objet est de montrer que la sécurité sociale n’est pas un transfert des célibataires vers les familles, des biens portants vers les malades, des jeunes vers les vieux... Au contraire, elle est un « déplacement » du travail, dans un sens émancipateur.

Dans un second temps, je justifierai la faisabilité d’une extension massive de la cotisation sociale.



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Résumons-nous. Nous allons affecter tout le PIB au salaire socialisé. La valeur ajoutée de chaque entreprise pourra se répartir par exemple comme suit :

► L’entreprise consacrera 15% de sa valeur ajoutée à l’autofinancement et 15 autres pourcents à une cotisation économique qui permettra de financer les investissements publics et ceux des entreprises qui excèdent leur autofinancement. Répétons-le, ces financements, libérés de la propriété lucrative et de l’arbitraire des marchés, ne donneront lieu à aucun remboursement.

► 50% de la valeur ajoutée seront consacrés à une cotisation finançant les salaires à vie (y compris donc les pensions) : cette cotisation ira à des caisses de salaires, y compris pour les travailleurs indépendants (on pourra passer du statut de salarié à celui d’indépendant comme on le souhaitera au cours de son existence).

► Enfin, 20% seront consacrés à une cotisation sociale qui financera les dépenses des services publics qui ne relèvent ni de l’investissement ni du salaire des fonctionnaires.

Il n’y a pas d’utopie dans tout cela. Nous ne sommes pas dans un lieu qui n’existe pas ; nous sommes dans le réel de nos sociétés, qui reconnaissent déjà, à hauteur de plus du tiers de leur PIB, une valeur économique à des productions libérées de la logique capitaliste. Nous allons sortir du capitalisme en nous appuyant sur le réel déjà là, en mesurant ce que les institutions de la qualification personnelle et de la cotisation sociale ont de révolutionnaire. Et puisque mon présent propos a pour destination première des militants du monde sociologique chrétien, pourquoi m’interdirais-je de conclure : le réel est Bonne Nouvelle !

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