Source : Pièces et Main d'Oeuvre (PMO)
C’était une rencontre, le 2 mai dernier, lors d’un rassemblement à
Grenoble, contre la construction du Center Parcs de Roybon, dans
l’Isère. Un aparté en marge d’un débat sur « Chantage à l’emploi,
croissance illimitée, informatisation globalisée… ».
Au nom de « la convergence des luttes », les organisateurs avaient
invité un ingénieur de chez Soitec, militant CGT et Front de gauche, à
s’exprimer. A Grenoble, quel que soit le sujet - mais surtout s’il est
question de défense de l’environnement et de critique du progrès
techno-scientifique - il ne faut jamais longtemps avant que des
technologistes progressistes ne viennent noyauter ; défendre leurs
intérêts ; ceux de leurs entreprises et leur activité en général. (Cf. Le Laboratoire grenoblois) Leurs éléments de langage sont assez répétitifs.
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Il se trouve que peu après cette prise de bec avec les militants bio’lcheviques,
un peu à l’écart du débat, nous avons rencontré un ouvrier, un vrai,
lecteur de Pièces et Main d’œuvre et de littérature technocritique. Rémy
s’est présenté à nous comme un « robot dans une usine de robots sous la tyrannie technologique ».
Il en avait gros à dire sur sa condition de robot, sur le détail
concret de l’usine à- peu-près automatisée, en 2015, sur l’enchaînement
qui l’avait mené en usine – puis à renouer avec les livres- sur ses
aspirations et ses appréhensions, sur sa famille et ses collègues robots
. A coup sûr, il ne fondera pas de « section luddite » dans son usine. Il voudrait juste « s’en sortir », sans bien savoir comment.
Il dit ce que beaucoup taisent peut-être, se croyant trop isolés pour oser l’exprimer.
Voici notre échange.
(Pour ouvrir l’entretien, cliquer ci-dessous.)
Entretien avec Rémy
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