Source : Blog Yannick RUMPALA
Les résultats de la COP 21
susciteront forcément une multitude de commentaires. La grille
d’analyse qui risque de s’avérer la plus pertinente pour cette nouvelle
conférence est probablement celle qu’Ingolfur Blühdorn avait déjà posée à
propos de la COP 15, autre grand rassemblement qui avait eu lieu à
Copenhague en décembre 2009. Cet enseignant-chercheur de l’Université de
Bath, en Angleterre, avait montré le paradoxe déjà présent dans la
quinzième session de la Conférence des Parties.
D’un côté, il semble en
effet y avoir une large reconnaissance de la nécessité, pour les
sociétés de consommation des pays les plus riches, de changer
radicalement leurs valeurs et leurs modes de vie si elles prétendent
vraiment vouloir enrayer le changement climatique (ou plutôt pour en
atténuer les effets, compte tenu de la tendance apparemment largement
engagée).
D’un autre côté, les réticences sont massives, multiples et
telles que finit par dominer l’incapacité à mettre en œuvre un tel
changement. Ingolfur Blühdorn a cherché à expliquer cette impasse en
s’appuyant sur les conceptualisations de Jean Baudrillard (sur le
simulacre qui se fait passer ou qui est pris pour une vérité), et il
montre ainsi que ce qui s’est construit est davantage une politique de
« non-soutenabilité », où il s’agit, par des jeux d’affichage, de
« soutenir l’insoutenable ». Autrement dit, de simuler, de faire
paraître réel ce qui ne l’est pas : des engagements qui s’avèrent en
contradiction avec les pratiques restant dominantes et avec des
politiques gouvernementales qui reviendront rapidement aux classiques
objectifs de croissance économique.
Et en plus, en contribuant à
dépolitiser les enjeux environnementaux par leur technicisation, au
profit donc d’une expertise qui peut les rendre moins accessible à une
large appréhension par les populations (c’est également pour cela
qu’Ingolfur Blühdorn préfère parler de « post-écologisme »).
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