Nous, Pièces et main d’œuvre, avons toujours opposé la « technique » - « l’art de » (gr. tekhnê), l’art de faire un feu ou un marteau, le « savoir-faire » - consubstantielle à l’hominisation, et avec laquelle nous n’avons aucune querelle ; et la technologie (nom forgé en 1829 par Bigelow). C’est-à-dire le machinisme industriel et les systèmes de machines, comme les hauts fourneaux ou les marteaux-pilons. La technologie est le produit des noces du capital et de la science, apparue à la fin du XVIIIe siècle pour servir l’essor des forces productives/destructives et la volonté de puissance de la technocratie. Avec les conséquences que chacun peut aujourd’hui voir par lui-même, non seulement pour les bases naturelles de notre vie, mais en termes d’asservissement et d’aliénation à la machinerie technosociale (1). De la technique à la technologie, il y a rupture et saut qualitatif.
Cette opposition qui fait appel aux notions de « seuil » et de « passage à la limite », recoupe celle établie par Ivan Illich dans La Convivialité, entre technique vernaculaire (autonome) et technologie hétéronome (autoritaire).
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