vendredi 9 juillet 2021

Les relations entre science et politique dans le régime climatique : à la recherche d’un nouveau modèle d’expertise ?

 Source : https://www.cairn.info/revue-natures-sciences-societes-2015-Supp.%203-page-6.htm

 La façon dont un problème public est décrit et appréhendé – son « cadrage » – conditionne en effet les solutions imaginées et proposées

 


Introduction

Depuis son émergence sur la scène politique mondiale, le changement climatique anthropogénique a été principalement appréhendé comme un problème de pollution globale, dont la solution allait passer par la réduction des émissions des gaz à effet de serre, selon un calendrier et des objectifs assignés aux États dans un traité négocié sous l’égide des Nations unies. Dans cette conception du problème, la science du climat et le fonctionnement de l’expertise jouent un rôle crucial.

Ce cadrage est aujourd’hui ébranlé par l’impasse des négociations internationales : il est devenu clair que le consensus scientifique ne suffit pas à engendrer des mesures politiques significatives. Voit-on alors se dessiner un nouveau rôle pour les sciences du climat ? À l’heure où se profile la COP 21 de Paris et tandis que se discute la nécessité ou pas de changer de paradigme dans la négociation, cet article se concentre sur les rapports entre science et politique dans le régime climatique. La vision longtemps hégémonique de cette question, sa mise en œuvre et ses effets sont retracés dans la première partie.

Dans la seconde partie, nous évoquons la gouvernance [1]
[1]Nous reprenons ici le terme de gouvernance, avec réticence…
climatique, son impuissance fondamentale à se saisir du problème, et les répercussions de cet échec sur l’expertise scientifique et ses verdicts. Dans la troisième partie, nous offrons un aperçu des études critiques et des propositions de modifications du cadrage et du rôle des sciences qui se sont multipliées dans le contexte de l’après Copenhague, en réfléchissant aux perspectives et tendances qui se dessinent à propos des modèles d’expertise.

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Conclusion

Enfin, une chose nous semble devoir s’imposer : plutôt que rechercher un consensus fondé sur la seule science et son hégémonie, il faut admettre et encourager le débat politique et social sur les divers enjeux du changement climatique et les valeurs éthiques qui y sont associées.


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